Avant Nous : Se connaître, se préserver, se préparer
Un guide thérapeutique pour les jeunes musulmans en quête d’un amour sincère et équilibré
INTRODUCTION
Avant même de dire “je t’aime”, il y a ce silence intérieur. Une question simple, mais profonde : suis-je prêt(e) à aimer ? À être aimé(e) ? À construire une vie à deux, sans me perdre ?
Ce guide s’adresse à tous ceux qui cherchent à bâtir un couple sur des bases solides : la connaissance de soi, le respect, la pudeur, la confiance, la foi.
Il ne parle pas de sexualité hors mariage, ni de relations interdites.
Il parle de préparation, d’équilibre, de lucidité.
Il aide à poser les bonnes questions avant de s’engager, à reconnaître les pièges émotionnels, à cultiver la maturité affective, spirituelle et relationnelle.
Dans une époque où l’amour semble confondu avec le manque, l’urgence ou l’image, ce guide rappelle qu’il est possible d’aimer autrement : lentement, proprement, sincèrement.
> “Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des époux et épouses afin que vous trouviez auprès d’eux tranquillité. Et Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde.”
(Sourate Ar-Roum, 30:21)
CONCLUSION GÉNÉRALE – Aimer en conscience, s’unir en paix
Tu es arrivé(e) au bout de ce guide.
Et peut-être, au début d’un autre chemin.
Un chemin fait de doutes parfois, mais aussi d’élans profonds.
Un chemin où tu n’es pas seul(e), car d’autres comme toi se posent les mêmes questions, vivent les mêmes tensions entre foi, désir, peur et espérance.
Ce livret ne t’a pas dit quoi faire, ni qui choisir.
Il t’a juste tendu un miroir.
Pour que tu apprennes à te regarder avec vérité.
À reconnaître tes besoins.
À oser poser tes limites.
À désirer un amour ancré, et non emporté.
Avant de dire “je t’aime”, il faut apprendre à dire “je me respecte”.
Avant de vouloir être choisi(e), il faut s’être choisi soi-même.
Avant de se marier, il faut savoir pourquoi. Et pour qui.
Dans une époque qui pousse à la précipitation, à la comparaison, à la consommation de l’amour comme un produit, tu fais ici un pas courageux vers la conscience, la préservation, la lucidité.
Ce n’est pas un pas en arrière. C’est un pas en profondeur.
> “Et dis : la vérité vient de votre Seigneur. Que celui qui veut croie, et que celui qui veut mécroie.”
(Sourate Al-Kahf, 18:29)
Le choix t’appartient.
Mais Allah reste ton refuge.
Et la sagesse, ton phare.
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Et maintenant ?
Si tu ressens encore du flou, du trouble, de la confusion…
Si tu as besoin de poser des mots sur ce que tu vis…
Si tu veux te préparer encore plus concrètement…
Alors n’aie pas peur de demander de l’aide.
Pas à n’importe qui.
À une personne bienveillante, formée, discrète, respectueuse de ta foi et de ton humanité.
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Dernier mot
Tu n’as pas besoin d’être parfait(e) pour être digne d’amour.
Mais tu as besoin de te préparer, de choisir en vérité, de vivre aligné(e) avec tes valeurs.
Tu n’es pas en retard. Tu es en construction.
Et Allah voit ce qu’il y a dans ton cœur.
Ne laisse personne te faire croire que tu n’as pas le droit d’être exigeant(e), pudique, profond(e), sincère.
Ce monde a besoin de jeunes comme toi : vrais, lucides, respectueux, courageux.
Si ce guide a semé une graine en toi, alors il a rempli sa mission.
MODULE 1 : Se connaître avant de rencontrer l’autre
Avant de chercher quelqu’un avec qui partager ta vie, il est fondamental de savoir qui tu es vraiment.
Car ce que tu ne connais pas en toi… tu risques de le chercher, ou de le fuir, chez l’autre.
Beaucoup de souffrances conjugales naissent de ce décalage : un manque de connaissance de soi, une attente irréaliste, un cœur vide qui cherche à se remplir trop vite.
Dans l’Islam, la connaissance de soi est une porte vers la sagesse.
> « Celui qui se connaît, connaît son Seigneur » disait l’Imam Ali (rapporté dans la sagesse spirituelle musulmane).
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1.1 – Quel est ton profil affectif ?
Prends un moment au calme. Pose-toi ces questions sans te juger :
Ai-je déjà été amoureux(se) ? Était-ce réciproque ou à sens unique ?
Ai-je tendance à m’attacher trop vite ? Ou au contraire à fuir dès que quelqu’un s’approche ?
Est-ce que j’idéalise souvent les gens ?
Suis-je à l’aise avec l’idée de vivre avec quelqu’un tous les jours ?
Ai-je confiance en moi ? Ou est-ce que je doute beaucoup de ma valeur ?
> Exercice 1 : Rédige un petit bilan de ton parcours affectif (s’il existe) :
Qu’as-tu appris de tes relations ou de tes amitiés intenses ?
Y a-t-il des blessures non guéries que tu risques de projeter sur ton futur couple ?
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1.2 – Quelles sont tes intentions réelles ?
Le mariage n’est pas une fin en soi.
C’est un engagement, une responsabilité, une aventure d’évolution.
Il ne doit pas être un refuge contre la solitude, ni une réponse à la pression familiale ou sociale.
> “Les actes ne valent que par les intentions.” (Hadith rapporté par Al-Bukhari et Muslim)
> Exercice 2 :
Complète cette phrase avec honnêteté : “Je veux me marier parce que…”
Tu peux aussi écrire :
> “Je crois que le mariage va m’apporter…”
Puis, interroge-toi : est-ce que je peux déjà construire cela en moi, sans attendre que ce soit l’autre qui me le donne ?
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1.3 – As-tu fait la paix avec ton passé ?
Nous avons tous des cicatrices : une histoire familiale, un rejet, une déception, une trahison.
Certaines douleurs s’invitent dans nos relations si elles ne sont pas nommées, soignées, comprises.
> “Nul fardeau ne portera le fardeau d’un autre.” (Sourate Al-An'am, 6:164)
Mais parfois, sans le vouloir, nous imposons à l’autre le poids d’un passé mal digéré.
> Exercice 3 :
Note ce que tu considères comme :
Tes plus grandes douleurs émotionnelles.
Tes schémas qui se répètent (jalousie, fuite, dépendance, silence…).
Les croyances que tu as sur l’amour (ex : “l’amour fait souffrir”, “je dois plaire pour être aimé”, etc.)
Est-ce que tu aimerais qu’un(e) thérapeute t’aide à les dépasser avant de t’engager ?
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1.4 – Quels sont tes besoins profonds dans un couple ?
Il ne suffit pas de vouloir “quelqu’un de gentil et pratiquant”.
Il faut savoir quels sont tes besoins affectifs, émotionnels, relationnels.
Certains ont besoin de sécurité, d'autres de stimulation, certains de douceur, d’autres de structure.
> Exercice 4 :
Parmi les besoins suivants, coche ceux qui sont très importants pour toi :
Être écouté(e) sans jugement
Pouvoir exprimer mes émotions librement
Être soutenu(e) dans mes projets
Recevoir des gestes d'affection
Avoir des moments de qualité ensemble
Partager la même foi
Respecter ma pudeur
Avoir de l’humour et de la légèreté
Construire une famille nombreuse
Être encouragé(e) à évoluer
Puis, demande-toi : est-ce que je suis capable, moi aussi, d’offrir cela à l’autre ?
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1.5 – As-tu une vision du couple compatible avec ta foi ?
Tu peux te poser les questions suivantes :
Le mariage est-il pour moi une source d’épanouissement ou une contrainte ?
Ai-je réfléchi au rôle du mari ou de la femme selon l’Islam ?
Suis-je influencé(e) par les films, les séries, les réseaux sociaux ?
Est-ce que je sais ce que dit réellement le Coran sur le couple, les responsabilités, les droits et les devoirs ?
Ai-je un bon équilibre entre la spiritualité et l’affection dans ma vision du couple ?
> “Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec son épouse.”
(Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi)
> Exercice 5 :
Rédige ta propre définition du mariage musulman, en une ou deux phrases.
Écris ce que tu souhaites y vivre : émotions, spiritualité, projets, engagement.
Tu peux aussi noter ce que tu ne veux plus jamais vivre ou revivre.
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Conclusion du Module 1
Se connaître, c’est le premier cadeau que l’on peut offrir à l’autre.
C’est aussi une forme de pudeur : ne pas se présenter vide, blessé(e), désorienté(e), mais ancré(e) dans ses valeurs, lucide sur ses besoins, conscient(e) de ses blessures.
Ce travail d’introspection n’est pas toujours facile. Il demande du courage, parfois un accompagnement thérapeutique, parfois juste un carnet et du silence.
Mais il est la base de toute relation saine.
Le mariage n’est pas une fuite.
C’est un prolongement de ce que tu as déjà construit en toi.
MODULE 2 : Poser les bonnes questions avant le mariage
Aimer quelqu’un ne suffit pas pour construire un couple.
L’attirance, les discussions tardives, les points communs, tout cela peut créer une illusion de compatibilité. Mais vivre à deux, sur la durée, demande bien plus que des “sensations”.
Il faut poser des questions vraies, franches, parfois dérangeantes, mais nécessaires.
Ce module est conçu comme une boussole.
Pour éviter les mariages précipités.
Pour détecter les incompatibilités profondes.
Pour choisir en conscience, et non sous pression.
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2.1 – Pourquoi ces questions sont importantes ?
Parce qu’une fois mariés, on ne joue plus.
On ne peut plus ignorer les défauts, ni se cacher derrière des filtres.
Les silences deviennent lourds, les différences deviennent des tensions.
Et si les sujets sensibles n’ont pas été abordés avant, ils explosent après.
> “Le croyant lucide n’est pas mordu deux fois du même trou.”
(Hadith rapporté par Boukhari)
Les questions ne détruisent pas l’amour sincère.
Elles le purifient.
Elles font tomber les masques et révèlent la solidité du projet.
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2.2 – Les domaines essentiels à explorer
Voici les 7 grands axes à aborder AVANT tout engagement sérieux :
1. Spiritualité
Comment vis-tu ta foi au quotidien ?
Que représente l’Islam pour toi dans la vie de couple ?
Quelle place donnes-tu à la prière, au halal/haram, aux valeurs ?
2. Famille
Quelle relation as-tu avec tes parents ?
Que ferais-tu si ta famille critique ton/ta futur(e) conjoint(e) ?
Comment imagines-tu la place des familles dans notre vie ?
3. Responsabilités
Qui fait quoi dans la maison ? Est-ce négociable ?
Travailleras-tu après le mariage ? Est-ce une attente ?
Et si l’un de nous tombait malade ou perdait son emploi ?
4. Enfants
Souhaites-tu des enfants ? Combien ? Quand ?
Quelle éducation veux-tu leur transmettre ?
As-tu des peurs liées à la parentalité ?
5. Communication & conflits
Comment réagis-tu quand tu es en colère ?
As-tu déjà suivi une thérapie ou un accompagnement ?
Préfères-tu le silence ou le dialogue en cas de tension ?
6. Vie intime
Que signifie pour toi l’intimité dans un couple marié ?
As-tu des limites, des attentes, des besoins que tu veux exprimer ?
Est-ce un sujet dont tu es à l’aise pour parler ou pas du tout ?
7. Projets de vie
Où veux-tu vivre dans 5 ans ? À la campagne ou en ville ?
L’argent est-il une priorité ou un outil ?
Quel est ton plus grand rêve ? Ton plus grand blocage ?
> Exercice :
Choisis 5 de ces domaines et aborde-les dans un moment calme avec la personne concernée (fiancé(e), prétendant(e)).
Observe sa posture, son honnêteté, ses réactions quand tu poses des questions précises.
N’interprète pas : écoute, note, médite, prie.
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2.3 – Les signaux d’alerte à ne pas négliger
Il ne suffit pas qu’il ou elle te dise “Je t’aime pour Allah”.
Observe aussi :
Est-ce que cette personne écoute vraiment ou parle beaucoup ?
Est-ce qu’elle est fière de toi, ou te diminue subtilement ?
Est-ce qu’elle respecte ton rythme, ou te pousse à te dévoiler trop vite ?
Est-ce qu’elle assume ses erreurs, ou blâme toujours les autres ?
Est-ce qu’elle te parle de votre avenir, ou reste floue et ambigüe ?
> “Allah est bon et Il aime la bonté. Il n’accepte que ce qui est pur.”
(Hadith rapporté par Muslim)
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2.4 – Le rôle de la famille : présence ou pression ?
Les familles peuvent être une bénédiction ou un poids.
Elles veulent parfois protéger, mais projettent aussi leurs peurs, leur culture, leurs regrets.
Avant de t’unir, pose-toi ces questions :
Ma famille me soutient-elle ou m’impose-t-elle un modèle ?
Est-ce que je me sens libre de choisir ?
Suis-je influencé(e) par les critères sociaux (beauté, métier, statut…) ?
Tu as le droit d’écouter ta famille, mais tu as aussi le droit de choisir en conscience.
Car une fois la porte fermée, c’est toi qui vivras cette vie.
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2.5 – Quand rompre est une preuve de sagesse
Rompre une promesse ou des fiançailles n’est pas un échec.
C’est parfois un acte de maturité.
Il vaut mieux pleurer maintenant que d’étouffer dix ans dans un mariage mal choisi.
> “Ceux qui demandent conseil ne seront jamais perdants.”
(Hadith rapporté par At-Tabarani)
> Exercice :
Écris une liste de signes que tu refuses d’ignorer (ex : mensonge répété, jalousie maladive, moqueries, absence de foi, manque de respect…).
Appelle-la “ma ligne rouge”.
C’est ta boussole. Elle te protégera de toi-même quand ton cœur sera troublé.
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Conclusion du Module 2
Un mariage heureux n’est pas une loterie.
C’est le fruit d’un choix éclairé, d’un dialogue sincère, d’un travail intérieur.
Les bonnes questions ne sont pas là pour créer le doute, mais pour construire une vérité.
Une relation solide commence par des fondations saines.
Ce que tu poses maintenant comme cadre, comme valeur, comme respect, formera les murs invisibles de ton futur foyer.
Tu n’es pas trop exigeant(e).
Tu es en train de protéger ton cœur, ta foi, ton avenir.
MODULE 3 : La préservation de soi et de son corps
Dans une société qui banalise l'exposition, le dévoilement et les relations précoces, la préservation peut sembler démodée ou incomprise.
Mais elle est, au contraire, un signe de maturité, de conscience, de respect de soi.
Préserver son corps et son cœur ne signifie pas avoir peur de l’amour, ni refuser le plaisir.
C’est simplement faire le choix de l’offrir à la bonne personne, dans le bon cadre, au bon moment.
---
3.1 – La pudeur, force invisible
La pudeur (haya') n’est pas une faiblesse.
C’est une lumière intérieure qui te protège de ce qui abîme.
Elle ne t’empêche pas d’aimer, mais te rappelle que ton corps est une amāna (dépôt sacré), et non un objet d’usage ou d’exposition.
> “Chaque religion a une caractéristique propre. Celle de l’Islam est la pudeur.”
(Hadith rapporté par Ibn Mājah)
La pudeur ne concerne pas que les vêtements. Elle concerne aussi :
La manière de parler de l’amour ou du mariage.
La manière de se présenter sur les réseaux.
La manière de poser des limites claires dans les échanges mixtes.
> Exercice :
Écris une lettre à ton corps.
Dis-lui ce que tu lui reproches, ce que tu as oublié de lui offrir (repos, soin, respect…), ce que tu veux désormais préserver.
---
3.2 – Le respect de ton désir… sans précipitation
Le désir n’est pas un péché.
Il est une énergie naturelle, un appel à la connexion, un besoin humain.
Mais quand il est mal compris, mal canalisé, ou utilisé pour combler un vide affectif, il peut faire des dégâts.
Tu n’as pas à avoir honte de ce que tu ressens.
Mais tu es responsable de ce que tu en fais.
Te laisser guider uniquement par le plaisir te rend vulnérable.
Rechercher des sensations pour combler un manque peut t’épuiser.
Croire qu’un “essai” amoureux est nécessaire avant le mariage est une illusion importée, mais pas une vérité thérapeutique.
> Exercice :
Dans ton carnet, écris la différence entre :
“J’ai besoin d’amour” et
“J’ai besoin d’une preuve d’amour”.
Tu comprendras que ce ne sont pas les gestes physiques qui valident un lien… mais la stabilité émotionnelle, le respect mutuel, et la clarté des intentions.
---
3.3 – Se préserver des pièges modernes
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes souffrent non pas d’un manque d’amour… mais d’un trop-plein de sollicitations : images, messages, tentations, réseaux, comparaisons.
Il devient difficile de garder un cœur pur et une vision claire.
C’est pourquoi la préservation doit être active, lucide, stratégique.
Voici quelques exemples de pièges fréquents :
Les relations virtuelles non cadrées : qui commencent “juste pour parler” et finissent en obsession.
Le besoin de plaire à tout prix : qui pousse à s’exposer, à séduire, à s’effacer.
La dépendance aux compliments ou à l’attention : qui rend l’âme vulnérable à la manipulation.
Les séries, clips, contenus romantiques ou sexuels : qui installent des attentes irréalistes.
> “L’œil commet aussi la fornication, et sa fornication est le regard.”
(Hadith rapporté par Al-Bukhari)
> Exercice :
Fais une pause numérique de 48h.
Pendant ce temps, observe tes pensées, tes envies, ton agitation intérieure.
Note ce qui te manque, ce que tu retrouves, ce que tu comprends sur toi.
---
3.4 – Être aimé(e) sans se donner tout de suite
Tu peux plaire à quelqu’un sans t’exposer.
Tu peux séduire par ton attitude, ton discernement, ta dignité.
Il n’y a aucune honte à poser des limites :
“Je ne me dévoile pas tant que tu ne t’es pas engagé sérieusement.”
“Je veux que notre lien reste pur.”
“Je préfère attendre le mariage pour l’intimité.”
Celui ou celle qui est réellement sincère respectera ces limites.
Celui ou celle qui part… n’était pas un projet, mais une distraction.
> “Celui qui délaisse quelque chose pour Allah, Il le lui remplace par quelque chose de meilleur.”
(Hadith rapporté par Ahmad)
---
3.5 – La préservation, c’est aussi se construire
Se préserver ne veut pas dire attendre passivement.
C’est se construire activement :
Cultiver sa foi.
Travailler sur sa confiance en soi.
Se fixer des objectifs personnels.
Apprendre à dire non.
Choisir son entourage.
Guérir ses blessures anciennes.
Car un cœur vide cherche à se remplir à tout prix.
Un cœur rempli de foi, de sens et de clarté… choisit avec exigence et tendresse.
---
Conclusion du Module 3
Préserver son corps, c’est honorer ce que tu es.
C’est refuser de te vendre à bas prix, même dans la solitude.
C’est croire que ton amour mérite un cadre noble, une intention pure, un avenir sincère.
Ce module ne te juge pas. Il ne nie pas tes désirs, tes failles ou tes erreurs passées.
Il te dit simplement : il n’est jamais trop tard pour te respecter à nouveau.
> Le corps est un dépôt. Le cœur aussi.
Offrir les deux à quelqu’un, c’est un engagement.
Et tout engagement mérite d’être précédé par la lucidité.
MODULE 3 : La préservation de soi et de son corps
Dans une société qui banalise l'exposition, le dévoilement et les relations précoces, la préservation peut sembler démodée ou incomprise.
Mais elle est, au contraire, un signe de maturité, de conscience, de respect de soi.
Préserver son corps et son cœur ne signifie pas avoir peur de l’amour, ni refuser le plaisir.
C’est simplement faire le choix de l’offrir à la bonne personne, dans le bon cadre, au bon moment.
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3.1 – La pudeur, force invisible
La pudeur (haya') n’est pas une faiblesse.
C’est une lumière intérieure qui te protège de ce qui abîme.
Elle ne t’empêche pas d’aimer, mais te rappelle que ton corps est une amāna (dépôt sacré), et non un objet d’usage ou d’exposition.
> “Chaque religion a une caractéristique propre. Celle de l’Islam est la pudeur.”
(Hadith rapporté par Ibn Mājah)
La pudeur ne concerne pas que les vêtements. Elle concerne aussi :
La manière de parler de l’amour ou du mariage.
La manière de se présenter sur les réseaux.
La manière de poser des limites claires dans les échanges mixtes.
> Exercice :
Écris une lettre à ton corps.
Dis-lui ce que tu lui reproches, ce que tu as oublié de lui offrir (repos, soin, respect…), ce que tu veux désormais préserver.
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3.2 – Le respect de ton désir… sans précipitation
Le désir n’est pas un péché.
Il est une énergie naturelle, un appel à la connexion, un besoin humain.
Mais quand il est mal compris, mal canalisé, ou utilisé pour combler un vide affectif, il peut faire des dégâts.
Tu n’as pas à avoir honte de ce que tu ressens.
Mais tu es responsable de ce que tu en fais.
Te laisser guider uniquement par le plaisir te rend vulnérable.
Rechercher des sensations pour combler un manque peut t’épuiser.
Croire qu’un “essai” amoureux est nécessaire avant le mariage est une illusion importée, mais pas une vérité thérapeutique.
> Exercice :
Dans ton carnet, écris la différence entre :
“J’ai besoin d’amour” et
“J’ai besoin d’une preuve d’amour”.
Tu comprendras que ce ne sont pas les gestes physiques qui valident un lien… mais la stabilité émotionnelle, le respect mutuel, et la clarté des intentions.
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3.3 – Se préserver des pièges modernes
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes souffrent non pas d’un manque d’amour… mais d’un trop-plein de sollicitations : images, messages, tentations, réseaux, comparaisons.
Il devient difficile de garder un cœur pur et une vision claire.
C’est pourquoi la préservation doit être active, lucide, stratégique.
Voici quelques exemples de pièges fréquents :
Les relations virtuelles non cadrées : qui commencent “juste pour parler” et finissent en obsession.
Le besoin de plaire à tout prix : qui pousse à s’exposer, à séduire, à s’effacer.
La dépendance aux compliments ou à l’attention : qui rend l’âme vulnérable à la manipulation.
Les séries, clips, contenus romantiques ou sexuels : qui installent des attentes irréalistes.
> “L’œil commet aussi la fornication, et sa fornication est le regard.”
(Hadith rapporté par Al-Bukhari)
> Exercice :
Fais une pause numérique de 48h.
Pendant ce temps, observe tes pensées, tes envies, ton agitation intérieure.
Note ce qui te manque, ce que tu retrouves, ce que tu comprends sur toi.
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3.4 – Être aimé(e) sans se donner tout de suite
Tu peux plaire à quelqu’un sans t’exposer.
Tu peux séduire par ton attitude, ton discernement, ta dignité.
Il n’y a aucune honte à poser des limites :
“Je ne me dévoile pas tant que tu ne t’es pas engagé sérieusement.”
“Je veux que notre lien reste pur.”
“Je préfère attendre le mariage pour l’intimité.”
Celui ou celle qui est réellement sincère respectera ces limites.
Celui ou celle qui part… n’était pas un projet, mais une distraction.
> “Celui qui délaisse quelque chose pour Allah, Il le lui remplace par quelque chose de meilleur.”
(Hadith rapporté par Ahmad)
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3.5 – La préservation, c’est aussi se construire
Se préserver ne veut pas dire attendre passivement.
C’est se construire activement :
Cultiver sa foi.
Travailler sur sa confiance en soi.
Se fixer des objectifs personnels.
Apprendre à dire non.
Choisir son entourage.
Guérir ses blessures anciennes.
Car un cœur vide cherche à se remplir à tout prix.
Un cœur rempli de foi, de sens et de clarté… choisit avec exigence et tendresse.
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Conclusion du Module 3
Préserver son corps, c’est honorer ce que tu es.
C’est refuser de te vendre à bas prix, même dans la solitude.
C’est croire que ton amour mérite un cadre noble, une intention pure, un avenir sincère.
Ce module ne te juge pas. Il ne nie pas tes désirs, tes failles ou tes erreurs passées.
Il te dit simplement : il n’est jamais trop tard pour te respecter à nouveau.
> Le corps est un dépôt. Le cœur aussi.
Offrir les deux à quelqu’un, c’est un engagement.
Et tout engagement mérite d’être précédé par la lucidité.
MODULE 5 : Se préparer à aimer dans le respect
Aimer ne s’improvise pas.
Ce n’est pas une émotion passagère, ni un instinct incontrôlable.
C’est un choix répété, un engagement quotidien, une attitude intérieure.
Ce dernier module t’invite à te préparer à aimer réellement, dans la pudeur, la patience et le respect.
Non pas à aimer comme dans les films ou les séries, mais à aimer comme dans la tradition du cœur : sincèrement, humainement, spirituellement.
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5.1 – Aimer, c’est donner sans se perdre
Aimer ne veut pas dire se dissoudre dans l’autre.
Ce n’est pas se sacrifier, se dévouer entièrement, ni tout tolérer.
Aimer, c’est donner avec conscience, offrir sans s’abandonner, se relier sans s’effacer.
Si tu veux être aimé(e) pour ce que tu es, commence par ne pas te travestir pour plaire.
> “Les cœurs sont entre les doigts du Tout Miséricordieux, Il les tourne comme Il veut.”
(Hadith rapporté par Muslim)
Ne cherche pas à forcer les sentiments.
Cherche plutôt à devenir quelqu’un d’aimable par sa stabilité, sa douceur, sa lumière intérieure.
> Exercice :
Liste les fois où tu t’es oublié(e) dans une relation ou une amitié.
Note ce que tu as perdu, ce que tu as appris, et ce que tu veux éviter à l’avenir.
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5.2 – Respecter son rythme… et celui de l’autre
Chaque personne a son rythme pour s’ouvrir, faire confiance, se dévoiler.
Certaines personnes sont à l’aise très vite, d’autres ont besoin de temps, de preuves, de cohérence.
Se préparer à aimer, c’est aussi accepter le rythme de l’autre sans le bousculer, et exprimer son propre rythme sans culpabiliser.
> “Le croyant est indulgent, doux, et proche des gens.”
(Hadith rapporté par At-Tirmidhi)
Le respect du rythme passe par :
Des mots justes, sans pression.
Des gestes doux, dans un cadre légitime.
Des attentes réalistes, exprimées avec bienveillance.
> Exercice :
Note dans ton carnet :
Ce qui te met en confiance dans une relation.
Ce qui te met mal à l’aise ou te fait reculer.
Comment tu aimerais que l’autre prenne soin de ton rythme.
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5.3 – Être prêt(e) à aimer… mais aussi à être aimé(e)
Certaines personnes savent aimer, mais ne savent pas recevoir l’amour.
Par peur de décevoir, par manque d’estime d’elles-mêmes, ou à cause de blessures passées.
Se préparer à aimer, c’est aussi accepter d’être vu(e), touché(e), choisi(e)… sans se sentir illégitime.
> “Il a mis entre vous de l’affection et de la miséricorde.”
(Sourate Ar-Roum, 30:21)
Tu n’as pas à mériter l’amour par la perfection.
Tu n’as pas à le supplier.
Tu peux simplement apprendre à le recevoir avec gratitude.
> Exercice :
Écris cette phrase plusieurs fois :
“Je mérite un amour respectueux, sincère et paisible.”
Lis-la à voix haute jusqu’à ce que ton cœur l’accepte.
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5.4 – Se former à l’amour comme on se forme à un métier
Aimer s’apprend.
Personne ne naît expert en communication, en gestion des émotions, en vie conjugale.
Et pourtant, on exige de nous de “savoir faire”, sans jamais nous avoir appris.
> Tu peux apprendre à aimer mieux, comme tu as appris à lire, à travailler, à prier.
Cela passe par :
Lire des livres sur la relation de couple en Islam.
Suivre un accompagnement ou une thérapie pré-conjugale.
Discuter avec des personnes sages.
Te former à la communication bienveillante.
Comprendre les langages de l’amour.
> Exercice :
Fais une liste de 3 choses concrètes que tu peux mettre en place dans les 3 prochains mois pour te préparer à une vie de couple équilibrée (formation, coaching, lecture, introspection…).
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5.5 – Le mariage ne soigne pas une blessure non traitée
Beaucoup croient que l’amour guérira leur douleur.
Mais le mariage ne guérit pas une faible estime de soi.
Il ne soigne pas une dépression.
Il ne remplace pas un parent absent.
Il peut au contraire révéler toutes les blessures non soignées.
Se préparer à aimer, c’est avoir le courage de consulter, de guérir, de comprendre ses blocages.
> “Et quiconque place sa confiance en Allah, Il lui suffit.”
(Sourate At-Talaq, 65:3)
> Exercice :
Complète cette phrase sans réfléchir :
“Si je me marie, j’espère enfin…”
“Mais au fond, j’ai peur que…”
Relis. Ce que tu espères trop, ou ce que tu crains trop, révèle ce que tu dois encore travailler.
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Conclusion du Module 5
Aimer dans le respect, c’est choisir une voie droite, douce, alignée.
Ce n’est pas refuser l’amour, mais refuser les blessures déguisées en amour.
C’est bâtir quelque chose de vrai, de tendre, de solide.
C’est croire qu’Allah t’a créé(e) pour être respecté(e), jamais utilisé(e).
C’est comprendre que le mariage est une rencontre entre deux personnes entières, pas entre deux manques qui cherchent à se coller.
Et tu y as droit.
Quand tu seras prêt(e).
Quand l’autre sera prêt(e).
Quand tout en toi dira oui.
Pas dans la panique. Pas dans l’imitation.
Mais dans la foi. Et dans la clarté.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Aimer en conscience, s’unir en paix
Tu es arrivé(e) au bout de ce guide.
Et peut-être, au début d’un autre chemin.
Un chemin fait de doutes parfois, mais aussi d’élans profonds.
Un chemin où tu n’es pas seul(e), car d’autres comme toi se posent les mêmes questions, vivent les mêmes tensions entre foi, désir, peur et espérance.
Ce livret ne t’a pas dit quoi faire, ni qui choisir.
Il t’a juste tendu un miroir.
Pour que tu apprennes à te regarder avec vérité.
À reconnaître tes besoins.
À oser poser tes limites.
À désirer un amour ancré, et non emporté.
Avant de dire “je t’aime”, il faut apprendre à dire “je me respecte”.
Avant de vouloir être choisi(e), il faut s’être choisi soi-même.
Avant de se marier, il faut savoir pourquoi. Et pour qui.
Dans une époque qui pousse à la précipitation, à la comparaison, à la consommation de l’amour comme un produit, tu fais ici un pas courageux vers la conscience, la préservation, la lucidité.
Ce n’est pas un pas en arrière. C’est un pas en profondeur.
> “Et dis : la vérité vient de votre Seigneur. Que celui qui veut croie, et que celui qui veut mécroie.”
(Sourate Al-Kahf, 18:29)
Le choix t’appartient.
Mais Allah reste ton refuge.
Et la sagesse, ton phare.
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Et maintenant ?
Si tu ressens encore du flou, du trouble, de la confusion…
Si tu as besoin de poser des mots sur ce que tu vis…
Si tu veux te préparer encore plus concrètement…
Alors n’aie pas peur de demander de l’aide.
Pas à n’importe qui.
À une personne bienveillante, formée, discrète, respectueuse de ta foi et de ton humanité.
Un(e) thérapeute n’est pas là pour juger.
Mais pour t’aider à mettre de la lumière là où tu te sens seul(e), ou perdu(e).
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Dernier mot
Tu n’as pas besoin d’être parfait(e) pour être digne d’amour.
Mais tu as besoin de te préparer, de choisir en vérité, de vivre aligné(e) avec tes valeurs.
Tu n’es pas en retard. Tu es en construction.
Et Allah voit ce qu’il y a dans ton cœur.
Ne laisse personne te faire croire que tu n’as pas le droit d’être exigeant(e), pudique, profond(e), sincère.
Ce monde a besoin de jeunes comme toi : vrais, lucides, respectueux, courageux.
Si ce guide a semé une graine en toi, alors il a rempli sa mission.
Qu’Allah t’accompagne sur le chemin du respect, de l’amour juste, et du mariage paisible.
SI TON CHOIX EST FAIT ALORS TU PEUX PASSER A < L’HARMONIE DU COUPLE >
Awatef My Thérapie
Thérapeute engagée pour un amour qui élève