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À la croisée des âmes

21 août 2025 par
À la croisée des âmes
Awatef My thérapie

INTRODUCTION

Lettre ouverte à ceux qui restent. À ceux qui hurlent en silence.

Je ne sais même pas par où commencer.

Alors je vais commencer par ce que je ressens.

J’ai mal pour vous.

J’ai honte pour ce monde qui vous a laissé seuls.


Vous êtes jeunes.

Vous êtes beaux.

Vous êtes brillants, même quand vous doutez.

Mais vous vivez dans une époque injuste.

Un pays où tu peux avoir Bac+5 et ne rien valoir aux yeux du système.

Un pays où on te dit que tu dois réussir, te marier, faire plaisir à la société…

Alors qu’à l’intérieur, tu n’as même plus la force d’ouvrir les yeux le matin.


Certains d’entre vous sont partis.

Ils ont fui. Étudié. Travaillé.

Mais là-bas aussi, ils se sentent seuls.

Avec une double vie : l’apparence pour les parents…

Et une réalité à l’occidentale qu’ils ne maîtrisent pas toujours.

Ils sont pris entre deux cultures, entre deux loyautés, entre deux vérités.


Et d’autres sont restés.

Pas par choix.

Mais parce qu’ils n’avaient pas les moyens.

Parce qu’ils devaient s’occuper de leurs frères, de leur mère malade, ou parce que le visa ne passait jamais.

Et ils regardent les autres “réussir” de loin, avec un mélange de fierté, de jalousie, et de douleur.


Ce livret, je ne l’ai pas écrit pour faire joli.

Je l’ai écrit pour vous regarder dans les yeux.

Pour vous dire que moi aussi j’ai pleuré.

Moi aussi, j’ai eu envie de tout lâcher.

Moi aussi, j’ai eu peur de ne plus servir à rien.


Je suis thérapeute.

Mais je suis une femme avant tout.

Et je vous parle avec mes tripes.


Je vais vous parler d’amour.

De sexualité.

De plaisir.

Mais pas comme dans les pubs.

Pas comme sur YouTube.

Pas comme dans ces livres occidentaux qui parlent d’orgasme sans parler de douleur.


Je vais vous parler de l’intime, celui qu’on vous a volé.

De votre corps, que certains ont sali.

De votre esprit, qu’on a oublié de soigner.


Je vais parler de vos traumas invisibles,

de ces pères narcissiques, de ces mères absentes,

de ces pressions sociales, de cette religion qu’on vous a mal expliquée,

de ce vide que vous portez en silence…

Et je vais vous donner des outils.


Mais ce n’est pas un guide miracle.

C’est un chemin.


Un chemin vers l’harmonie,

pas juste dans le couple, mais dans la vie.

Un chemin pour que tu puisses un jour dire :

“J’ai mal, mais je me soigne.”

“J’ai peur, mais j’avance.”

“Je ne suis pas seul. Et je mérite d’être aimé.”


Ce livret, je te le dédie.

À toi, jeune homme, jeune femme,

qui ne sais plus si tu veux vivre ici, ou partir ailleurs.

Qui ne sais plus ce que signifie le mot “paix”.


Je ne suis pas meilleure que toi.

Je suis juste passée par là.

Et maintenant, je te tends la main.


Bienvenue dans ce voyage.

Bienvenue dans cette croisée des âmes.


– Awatef

Femme. Mère. Thérapeute.

Et surtout : humaine, comme toi.

Chapitre 1 – Quand les poches sont vides… et le cœur aussi

On parle souvent d’avenir, de projet, de mariage, de plaisir, de bien-être...  

Mais est-ce qu’on parle assez **de survie émotionnelle** ?


Tu sais ce que c’est, toi, de vouloir construire quelque chose — une vie, une relation, un rêve — alors que ta poche est vide et que ton âme est épuisée ?  

Tu le sais, parce que tu le vis.  


Et parfois, **tu n’as même plus les mots.**


On a enfermé la jeunesse dans une équation impossible :  

> “Si tu n’as pas réussi, c’est que tu n’as pas assez travaillé.”  

> “Si tu es triste, c’est que tu fais ta victime.”  

> “Si tu restes au pays, c’est que tu n’as pas osé partir.”


Mais ce que personne ne dit, c’est que **beaucoup restent par obligation**, pas par choix.  

Et beaucoup de ceux qui partent reviennent en morceaux.  


Ils ne veulent plus faire semblant.  

Ils ne veulent plus devoir jongler entre la tradition de leurs parents, les réseaux sociaux, la pression des diplômes, le besoin d’exister et **la fatigue de devoir justifier leur existence**.


Alors non, ce livret ne commence pas avec des solutions.  

Il commence avec **la vérité.**  

Et la vérité, c’est que beaucoup de jeunes **souffrent.**


Ils sont encore là, oui.  

Mais à quel prix ?  

Combien de jeunes, aujourd’hui, pleurent dans leur chambre, seuls, connectés à tout le monde mais incompris de tous ?


Combien se sentent inutiles, parce qu’ils n’ont pas décroché le bon master, ou qu’ils ont échoué à un concours ?  

Combien ont des **traumas familiaux qu’ils n’osent pas nommer**, et qu’ils traînent comme des boulets invisibles ?


Et comment, dans tout ça, parler d’amour ?  

Comment parler de plaisir ?  

Comment parler de spiritualité ou de sensualité, **quand on se sent déjà mort à l’intérieur ?**


Ce chapitre est un cri.  

Un cri d’alerte.  

Un cri d’amour.


Avant de te parler de massage, d’intimité, d’épanouissement…  

Je veux d’abord te dire : **je t’entends.**  

Et surtout : **je te crois.**

Chapitre 2 – Ceux qui restent, ceux qui fuient

Ils ne sont pas partis par rêve.  

Ils sont partis par survie.


Et ceux qui sont restés, ils n’ont pas choisi de rester.  

Ils n’ont pas eu les moyens. Pas les papiers. Pas les contacts. Pas la force.


Tu crois que c’est simple de partir ?  

Ceux qui ont quitté leur pays le savent : ce n’est pas un voyage, c’est un exil.  

Là-bas, ils ont dû réapprendre à parler, à plaire, à survivre.  

Et ici, on les regarde avec envie, sans voir les sacrifices.


Mais le plus cruel, c’est le décalage.  

Entre ceux qui ont fait des études en France, au Canada, en Allemagne…  

Et ceux qui, ici, galèrent à finir le mois, à avoir un stage non payé,  

à vivre encore chez leurs parents alors qu’ils rêvent juste d’un petit appartement, d’un début de liberté.


Et dans cette fracture sociale, émotionnelle, géographique,  

naît une autre blessure : celle de l’estime.


“Je ne suis pas parti… donc je n’ai pas réussi.”  

“Je suis resté… donc je suis en retard.”  

“Je n’ai pas de master, je n’ai pas voyagé, je suis nul(le).”


Combien de jeunes vivent cette phrase en silence ?


On ne leur donne pas les outils.  

On ne leur donne pas les clés.


On leur donne des injonctions :  

Sois heureux. Sois performant. Sois amoureux.  

Et vite, surtout vite.


Mais comment aimer quand on se sent vide ?  

Comment construire une relation quand on a honte de soi ?  

Comment parler de mariage, de plaisir, de projet de vie…  

quand chaque jour ressemble à une boucle sans fin ?


Alors, certains fuient.  

D’autres se figent.  

Et quelques-uns tombent.  

Dans la dépression, dans les addictions, dans le mutisme.


Mais ce n’est pas une fatalité.


Parce qu’au fond, même ceux qui semblent perdus cherchent la même chose :  

la paix.  

Pas la paix politique.  

La paix intérieure. Celle qui permet de respirer.


Et cette paix-là, elle ne vient ni d’un visa, ni d’un salaire.  

Elle vient de la réconciliation.


Avec son passé.  

Avec son corps.  

Avec ses blessures.  

Et parfois… avec ses parents.


Ce chapitre est une alerte.  

Un cri.  

Un miroir tendu à ceux qui vivent dans le décalage, l’injustice, l’attente.


Tu n’es pas seul.  

Et tu n’es pas “en retard”.


Tu es simplement sur ton chemin.  

Et si tu acceptes de l’écouter, ce chemin t’apprendra bien plus que tous les diplômes.


Ce livret est là pour ça.  

Pas pour donner des leçons.  

Mais pour ouvrir des fenêtres.


Des fenêtres sur le respect de soi, la reconstruction, la sensualité même — oui, même ça.  

Parce que vivre sans contact, sans tendresse, sans amour…  

ce n’est pas vivre.


Alors, si tu veux, on avance ensemble.

L’Art de l’Éveil Féminin